_________ RINASCERE ; 2019
Vue d’exposition / exhibition view «RINASCERE» Château de l’Islette
Résine, acier, peinture laquée, vernis haut brillant, dorure, feuille d’or 22 carats. 225 x 225 x 225 cm. Pièce unique.
Resin, steel, glossy paint, high glossy varnish, gilding, 22k gold leaf. 90 x 90 x 90 inches. Unique piece
Dans le cadre des célébrations des 500 ans de la mort de Leonard de Vinci en Région Centre Val de Loire. j'ai proposé la production d'une oeuvre monumentale : Rinascere.
Pour cet évenement, ma sculpture à été exposée dans plusieurs lieux emblématique du patrimoine du Val de Loire, notamment le Château de l'Islette et le Château de Cangé. Elle fait partie de la collection permanente du du Musée du Véron et le Carroi.
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Imposant bloc blanc, évoquant le marbre de la célèbre carrière de Carrare. À ceci près qu’ici, ce ne sont pas les caresses du burin façonnant la carrure athlétique de l’Homme de la Renaissance, écrin de la raison, vainqueur de la nature et du chaos... mais les coups répétés d’une pioche.
Coups mortels portés à la surface, au volume ? À la perspective qui se développe alors ? Ou effort primordial de l’homme sur le monde. Désir de percer à jour, de dévoiler, d’exhumer d’anciens mystères, d’ébranler la rigidité de dogmes depuis trop longtemps établis. Tout se joue dans cet écart.
L’ or, symbole médiéval du royaume céleste, tombe dans le domaine public et profane. Libre de droits, il faut dorénavant aller le chercher dans les profondeurs. Une invitation à se retourner, à replonger dans la caverne contempler les ombres dorées que projette la lampe du mineur sur les parois de la mine. L’Homme cultivé creuse, l’Homme sage plante des graines dans la terre, des tombes dans les mémoires, ou les fondations d’une histoire. L’Homme fou creuse pour l’or, creuse pour prendre, et perd la tête.
500 ans plus tard, l’humanisme pragmatique et les révolutions scientifiques qu’ont amorcés les esprits de la Renaissance ont achevé de dissocier l’homme de la nature : de chair, prolongation du corps, elle n’est plus qu’un bien à disposition.
Et là, cette béance, le vide laissé par la voracité de l’humanité, son avidité insatiable. Ou peut être aussi, son angoisse existentielle à creuser son trou, sa peur de creuser sa propre tombe. Il ne reste qu’à contempler la gangue, les reliefs d’un repas sans doute un peu trop vite expédié.
Texte de Thomas Lejeune
Imposing white bloc, evocative of the marble from the famous Carrara mines. But instead of the caresses of the chisel shaping the athletic body of the Renaissance Men, reason envelopes, vanquishers of nature and chaos... they represent the repeated strikes of a pickaxe.
Mortal blows to the surface, to the vo- lume? To the unfolding perspective then? Or the primal effort of Man into the world. A de- sire to bring to light, to unveil, to exhume an- cient mysteries, to shake down the rigidity of the too longtime established dogmas.
Everything takes place in this space.
The gold, medieval symbol of the King- dom of Heaven, falls into the domain of the publicly profane. Free of rights, from now on it has to be excavated from the depths.It is an invitation to go back, to reimmerse in the cave and contemplate the golden shadows projec- ted by the miner’s lamp on the walls of the mine.
Educated men dig, wise men plant seeds in the ground, tombs in the memories or the foundations of a history. Men dig for gold, dig to take and lose their minds.
Five hundred years later, pragmatic hu- manism and scientific revolutions initiated byRenaissance minds have stopped dissociating Man from nature: made of flesh, an extension of the body, it is nothing more than disposable goods.
And there it is, the void, the emptiness left by the voraciousness of humanity, its in- satiable greed. Or perhaps also its existential anxiety about digging a hole, fear of digging its own grave. There is nothing else to do but contemplate the gangue, the relief of a doub- tlessly too rushed meal.
Translation by Bojana Nikcevic