Océano tropiques
- Zones de confluences -

     Le programme de résidence du Garage poursuit sa démarche de proposer un temps de création au Centre d’Art. Pour l’artiste, c’est l’opportunité de finaliser un projet démarré en amont lors d’une autre résidence en France ou à l’étranger.

     Ainsi l’exposition de François Xavier CHANIOUX, Oceano Tropiques–Zones de Confluences s’inscrit dans un projet plus vaste intitulé : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?

     Débuté en 2021, un travail de recherche et de création fut réalisé lors d’une résidence de 8 mois au Centre Culturel Tjibaou de Nouméa et permet la restitution du travail en deux volets : l’un en Nouvelle-Calédonie et l’autre au Garage Centre d’Art d’Amboise (Région Centre Val-de-Loire).

     La résidence de l’artiste dans le Centre d’Art est également l’occasion de mener des projets auprès de divers publics locaux et d’échanger en direct sur la création. La salle d’exposition devenant atelier, plusieurs projets avec les publics ont été engagés sur cette période. Des rencontres/échanges sur le travail de l’artiste questionnent la médiation d’une production artistique avec le lycée Léonard de Vinci et le collège Malraux. Au plus près du discours de l’artiste, la classe Pep’s Patrimoine du collège Sainte Clotilde a procédé à une interview sur le travail de résidence et un workshop avec les bénéficiaires du foyer Anne de Beaujeu qui a permis une production plastique.

     Enfouies dans les souvenirs, sous un amas d’objets en tout genre se trouvent deux cantinières. À l’intérieur : des éléments d’une culture lointaine, des photographies d’inconnus sous une végétation luxuriante, les restes d’une mâchoire de requin...

     Né à Tours et issu d’une famille pluriculturelle, François Xavier CHANIOUX développe une expression artistique sur le passage d’une culture à une autre. Il s’appuie sur la cohérence d’une démarche où les récits circulent, se transforment, se transposent et se superposent, à travers le monde et les époques. Il en émerge un ensemble d’installations en résine translucide suggérant des histoires de migration, des dessins au fusain et/ou à la pierre noire densifiés par des rehauts de blanc laissant transparaître noirceur et mélancolie, ou encore des apparitions éphémères conditionnées par l’eau ou le vent.

     La convergence d’un quotidien occidental et d’une réalité ancestrale construit des rapports entre réalité et fiction dans une dystopie de récit. C’est de ce récit de fiction dépeignant une société imaginaire que naît le désir de confronter la société contemporaine à une société ancestrale en reprenant le parcours inverse de celui d’une migration filiale. Il développe un laboratoire artistique fait d’installations narratives où se mêlent dessins, objets traditionnels et contemporains, sculptures de culture fictive, de mythes et de traditions anachroniques.

Extrait du Depliant de l'exposition par Clémence Thebault, commissaire d'exposition.