François Xavier Chanioux  began his career in the drawing and film-making arts. His wide, sharp and nervous drawings reflect and shape the transformations the world undergoes when crossed by a (foreign) body. His drawings are about spaces, stretched figures and spread-out shapes that are modified and distorted by the gaze of the artist, because what you see – when looking at a work of art – has more to do with the wandering of the observing eye than with what is actually represented.

François-Xavier endeavors to give form to the endless transformations of a world that constantly keeps expanding both around us and through us. His work contrasts with a more traditional artistic approach that tries to reduce reality to its immutable essence.
Drawing from Cubism, he believes in the idea that nothing can be reduced to a single face. However, rather than turning around the forms and trying to understand them from a global point of view, he lets them turn around him. His world is one of movement and elusion, a world into which we are easily carried away.

When he seems to stop on a motionless object, it is once again to mix sensitivity and impermanence in the same process of transformation: sculpting an object is the opportunity to put the truth of the matter back into its place and to prevent our perception from parceling out.

François Xavier creates interaction and communication between the words of the matter and the idle talk of our senses in order to establish his own plastic language: a language in which light is as real as a wooden board. The artist encourages the idea not to organize what our senses can reveal to us. His artistic creation work as a scenery where the artist can model his own restlessness.

François Xavier Chanioux creates some sort of ‘anti-cinematic art’: he puts the fragments together, piece after piece, and gives rise to the intuition of an omnipresent world that never stops and where nothing comes before or after, as in old-fashioned slide shows. On the roll of his film, there is only one picture per second, a one-minute picture, nothing more: just one picture that is changing, without a cut.

Text of Thomas Lejeune

 

 

    François-Xavier Chanioux a fait ses armes avec le dessin et le cinéma. Ses dessins, amples, vifs, nerveux, témoignent des transformations que subit le monde lorsqu'il est traversé par un corps.
Il s'agit d’ espaces, de figures allongées, étalées, déformées par le regard de l'artiste, car ce que l'on voit n'est pas tant ce qui est représenté que l'errance de l’œil qui observe.

François-Xavier s'attache à donner une forme aux transformations incessantes d'un monde qui n'a de cesse de se tisser autour de nous, par nous. Son travail se pose en contrepoint par rapport à ceux qui, plus traditionnellement, tentent de réduire le réel à son essence immuable.
Du cubisme, il garde l'idée qu'une seule facette ne peut tout résumer ; mais au lieu de tourner autour des formes pour tenter de les saisir dans leur globalité, il les laisse tourner autour de lui. Le monde qu’ il présente coule sans cesse et nous sommes emporter avec.

Quand il semble s'arrêter sur un objet immobile, c'est encore pour mêler le sensible au fugace dans le même processus de transformation : la sculpture est l'occasion de remettre la vérité de la matière à sa place, c'est à dire empêcher le morcellement de  notre perception.

François-Xavier fait discuter la parole de la matière avec le bavardage de nos sens afin d'établir son propre langage plastique. Un langage dans lequel la lumière est aussi concrète qu'une planche de bois. L’ artiste nous incite  à ne plus hiérarchiser ce que nous révèle nos sens, ses installations sont des décors où l'artiste peut modéliser sa propre agitation.

François-Xavier Chanioux produit une sorte d'anti-cinéma : assemble pièce après pièce l'intuition d'un monde omniprésent, qui ne s'interrompt jamais, qui ne se succède pas à lui même comme lors d'une séance de diapositifs. Sur la pellicule de son film, il n'y a qu'une image par seconde, une image-minute, une image tout court qui se transforme sans coupure.







Texte de Thomas Lejeune